Haute, partenaire particulier (du 7 au 15 janvier)
Retour à l’île Haute, pour mon second passage qui a pour but de continuer les inventaires réalisés depuis octobre dans le cadre de la reproduction des espèces suivantes : pétrels à menton blanc, pétrels de Kerguelen, sternes de Kerguelen, sternes antarctiques et cormorans de Kerguelen.
Cette manip de 8 jours a été haute en couleurs d’où ce long article avec beaucoup de photos !
Pour le pétrel à menton blanc, il s’agit du second passage qui permet de contrôler les terriers déjà fouillés à la recherche du second partenaire du couple, afin de connaître son identité (est-il bagué ou non ?).
Pour le pétrel de Kerguelen, dernier passage afin de connaître le succès reproducteur, c’est-à-dire le nombre de poussins restant entre le passage de novembre et celui-ci, indiquant la survie de ces derniers.
Le second passage du suivi des colonies de sternes et cormorans ont pour but d’indiquer :
- - Pour les sternes l’installation de colonies (quelques couples) avec présence d’œufs ou de poussins (compliqué à repérer au sol) voire jeune à l’envol (sternes de Kerguelen)
- - Pour les cormorans, les suivis des colonies sur les falaises pour compter le nombre de couveurs et poussins au nid
Une fois de plus, on embarque sur le chaland : L’AVENTURE II, avec Jess, son super pilote bosco ! L’occasion de présenter un peu plus une rotation chaland :
Météo radieuse, quasiment aucun vent... C’était trop beau pour ne pas en profiter, café sur le pont pour tout le monde !
T-shirt et lunettes de soleil de mise !
Comme à chaque rotation chaland, j’effectue des transects dauphin de Commerson pour suivre les mouvements de ces derniers dans le Golfe et essayer de photographier les individus qui suivent le bateau.
Le début de rotation a été très calme, mais dès que nous avons approché l’île Haute, le réveil a été immédiat !
Toujours aussi démonstratifs dans les vagues du bateau !
Avant de débarquer à Haute, dépose du groupe ECOBIO Matthieu et Yoan accompagné de Baptiste, le bib de la base. Un moment à savourer, nous avons pu longer toute l’île Haute en bateau et accéder au fond du Golfe dans un lieu assez peu visité : Saint-Malo.
L’AVENTURE II sous le soleil austral...
... s’enfonçant progressivement dans le fond du Golfe
L’apparition de la cabane de Saint-Malo
A dans 8 jours les copains !
Arrivée à Haute en milieu d’après-midi, laissant le temps de démarrer les comptages sternes et cormorans.
Œuf de sterne de Kerguelen
Jeune sterne de Kerguelen à l’envol à gauche et adulte à droite
Les jeunes cormorans ont faim !
Une fois les comptages terminés (une journée), j’attaque seul le recensement des terriers de pétrels de Kerguelen. Autant à 3, se rouler dans la boue des terriers c’était correct, autant tout seul c’est une autre paire de gants ! Mais petit à petit j’ai pris le coup de main et les terriers se sont enchaînés plus rapidement que prévu.
Et soudain, au détour d’un rocher... Un mouvement attire mon regard, je phase... nom de dieu LEON ! The myth, the legend !
Le 29 avril 2012, une campagne d’éradication des mouflons de l’île Haute a été mise en œuvre. Ils pensaient avoir réussi, tous les mouflons devaient être supprimés.
Tous ? Nooon. Un mouflon résiste encore et toujours au joug de l’envahisseur humain : Léon !
Après, on ne va pas se mentir, il doit s’ennuyer un peu le Léon. Tout seul toute l’année, pas de camarades, et à la saison des amours il doit ronger un peu son frein...
Léon, mouflon célibataire depuis 2012
Après un peu plus d’une journée (et
que d’émotions !), le suivi des pétrels de Kerguelen est terminé. Il est
temps de passer au gros de la manip : les 200 terriers de pétrels à menton
blanc avec contrôle éventuel du second partenaire, voire baguage.
Départ en manip sous ces paysages toujours aussi incroyables
Les terriers s’enchaînent bien,
avec des manipeurs motivés comme jamais ! Il faut dire que les pétrels à
menton blanc sont des oiseaux magnifiques et très attachants.
*Concernant la manip de baguage, les pétrels sont des oiseaux robustes et mettent parfois plus en difficulté le manipeur que l’inverse. Ces protocoles sont effectués depuis des années, et aucun impact notable sur le succès reproducteur n’a été observé. Toutes les précautions sont prises pour la sécurité de l’oiseau.*
Premier pétrel en main pour Nathalie !
Baguage dans ce cadre... en plein rêve
Autour de la cabane, l’effervescence est toujours au rendez-vous : goélands dominicains, skuas subantarctiques, océanites de Wilson et à ventre noir rentrant au terrier le soir, sternes, cormorans et autres éléphants de mer.
Ça pionce sec !
Sterne de Kerguelen en train de pêcher
Et en cabane aussi ! On s’active pour faire de bons plats ou autres denrées réconfortantes lorsque la météo n’est pas au beau-fixe ! Pain de cabane, crêpes et tartes desserts sont de mise avec ce qu’on trouve sous la main (et ce qu’on a pu emporter dans les touques de frais).
On s’affaire à préparer tartes et pains
Oh qu’ils sont beaux ces pains de cabane !
Dernier jour, ayant terminé mes inventaires plus tôt, j’entreprends de gravir le plateau himalayesque de la « Table des mouflons ». Cette table culmine à pas moins de 321 mètres !
Une ascension assez rapide, sous la pluie, mais arrivé en haut, un magnifique rayon de soleil a illuminé le plateau...
Le plateau de Haute avec au fond la Table des mouflons
Rétablissons la vérité : en vrai je me suis mangé une averse de grêle dans la tronche mais ça faisait plus lyrique de dire que c’était ensoleillé. J’ai tout de même pu prendre quelques photos du panorama qu’offrait ce haut lieu.
Une vue imprenable sur les îles du Golfe
Les choux de Kerguelen ont l’air à leur aise
Et en redescendant : bon ça devient une habitude à la fin... Le Léon national qui passe dans la zone humide du plateau intermédiaire de la Table. Cette fois-ci, une photo moins floue. Je sens une sorte de connexion entre nous.
Léon le pelé, en train de muer
Je ne crois pas avoir encore parlé du canard d’Eaton, canard subendémique des australes. Présent à Crozet et Kerguelen, on le rencontre dans les milieux de zones humides et de souilles. Pour ceux qui connaissent, c’est la fusion entre un canard pilet et une sarcelle d’hiver, pour ceux qui ne connaissent pas, Google est votre ami ! Ce canard fera l’objet de l’une de mes plus grosses manips pour le dénombrement des rassemblements hivernaux : pendant plus de 21 jours en juillet, je prospecterai toute la péninsule Courbet à coup de transects, à pied bien sûr.
Canard d’Eaton femelle en vol
Par la suite, je suis allé au sud de l’île afin de faire des repérages pour ma future manip sur les pétrels noirs en juin.
La zone est constituée d’un plateau rocheux d’une 50aine de mètres d’altitude composée de feldfields et de zones humides. On y trouve une flore indigène assez diversifiée qui rappelle beaucoup la flore des milieux alpins !
Plateau rocheux avec au fond à gauche l’anse et la cabane
Lyallia kerguelensis et ses magnifiques rosaces
Une manip intense (parfois seul, les inventaires ont été sportifs) mais vraiment géniale pour mon retour à Haute après un mois et demi. Cette île sera mon fief durant cet hivernage, j’y séjournerai pas moins d’une dizaine de fois pour suivre la démographie des cormorans, sternes, pétrels à menton blanc, pétrels de Kerguelen et pétrels noir !
Retour sur base le vendredi 15, puis lundi 18 on repart en manip : cette fois-ci je serai manipeur pour le programme 109 de l’IPEV sur l’île de Mayes, pour du baguage de petits pétrels durant 4 jours !
Lycopode minipouss !!! ;)
RépondreSupprimerVraiment magnifiques ces photos ... !
Salaud ;) on l'aura jamais cette coche :p
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