Pointe Suzanne : MISSION PAPOU (du 22 au 23 novembre)

Une arrivée à Kerguelen sous la neige et le vent, une découverte de la base et de ses occupants depuis plusieurs mois. Et le premier départ en manip tant attendu, direction Pointe-Suzanne et ses colonies de papou. 

Une fois notre installation effectuée et l’OP3 finie, il était temps de se mettre au boulot. Nous avions une passation à faire et on n’allait pas chaumer !  Je ne vous cache pas l’excitation dans laquelle j’étais de pouvoir enfin partir en manip après tout ce temps à attendre, attendre… Le  but de cette manip : dénombrer les poussins de manchots papou qui sont nés ces dernières semaines, ainsi que les adultes encore sur nid.

Premier transit vers Pointe Suzanne : environ 6h de marche en comptant un arrêt sur une première colonie de manchot papou et la pause midi.

Le transit était… comme un premier transit : j’avais mal partout, au dos, aux jambes, aux pieds, vous me direz « toujours à se plaindre celui la » ! Mais une remise à niveau était nécessaire. En revanche le paysage valait le coup ! On traverse de grandes zones végétalisées, puis des zones lunaires, en passant par des plages bondées de bonbons (jeunes éléphants de mer qui font office de « bonbons » pour les orques…) !

L’arrivée à Pointe Suzanne se fait dans une bonne odeur de poisson faisandé (rappelant la morue en train de sécher) : les poussins commencent à se rassembler en crèches avant de descendre plus bas vers la plage dans les prochaines semaines (ce sera le moment de mon second comptage, article à venir). Une colonie de manchots, ça sent le poisson pardi ! 

 

 Colonie de papou : beaucoup plus petite qu’une colonie de 

manchots royaux (quelques centaines d’individus au maximum)

 

 

Les poussins sont jeunes, couverts de duvet, mais ils ont 

de l’énergie à revendre quand il s’agit de quémander à 

manger aux parents (que ce soit les leurs ou non) ! 

 

 

Manchot papou et son tout petit poussin, on devine 

sa tête qui sort des plumes de son parent 

Une fois les colonies comptabilisées, direction la cabane pour ma première nuit en dehors de la base !

La cabane de Pointe Suzanne est rustique mais vraiment chaleureuse. Une petite cuisine permet de passer les repas séparé du bloc des chambres. Le tout dans un cadre exceptionnel : colonies de papou livrées à domicile, éléphants de mer, premiers mâles d’otaries arrivés sur leur lieu de reproduction...

 

Cabane de Pointe Suzanne avec un aperçu du décor

 

  

Vue sur les colonies en fin de journée

 

 

Mâle d’otarie arrivé en avance pour avoir la meilleure place 

 

Une nuit en cabane et c’est reparti pour la base, une tempête en approche nous empêchant de rester plus longtemps. Mais l’essentiel était là : les colonies étaient comptées et les résultats sont plutôt bons pour le moment.

Sur le chemin du retour (vent de face, un bonheur !), quelques rencontres sympathiques :

Un jeune grand albatros, il lui reste quelques touffes de duvet, 

il prendra son envol avant la fin de l’année

 

 

Une sieste visiblement méritée pour ce gros mâle d’éléphant de mer 

avec un nez marqué par les combats, notez la position qui doit être 

tout à fait confortable !

Prochaine manip : l’île Haute !